Le jeudi 23 mars, le Conseil et le Parlement européen sont parvenus à un accord préliminaire concernant le transport maritime, visant à réduire l’empreinte carbone du secteur. Cet accord inclut des mesures pour le commerce international, mobilisant ainsi les parties prenantes pour atteindre la neutralité carbone de l’Union européenne d’ici 2050.
État des lieux des émissions de CO2 du secteur maritime
D’ici 2030, l’UE compte réduire ses émissions de 55% par rapport au niveau de 1990[1]. D’ici 2050, la neutralité carbone doit être atteinte. Or, le transport par voie maritime, élément central du commerce européen, est un acteur incontournable de ce projet et de la transition écologique.
En 2021, le transport maritime est encore une source importante de pollution. En effet, ce dernier a été responsable de 3 à 4% des émissions totales de CO2. Pour cette raison, l’Union européenne souhaite intégrer le transport de marchandises à sa volonté de réduire son impact environnemental.
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Le contenu de l’accord FuelEU Maritime
Dans la matinée du 23 mars 2023, les instances européennes ont donc finalisé un nouveau règlement intitulé FuelEU Maritime[2]. Cet accord vient en fait compléter un accord provisoire qui avait été conclu le 18 décembre 2022. Il permet d’inclure les émissions de gaz à effet de serre émises par le transport maritime dans le système d’échange de quotas d’émissions de l’UE (SEQE-UE).
L’accord FuelEU Maritime comporte des éléments et des recommandations très concrètes :
- Les gaz à effet de serre des carburants utilisés doivent réduire de 2% d’ici 2025 ;
- Ils doivent ensuite être diminués de 6% d’ici 2030 ;
- Puis, via des étapes intermédiaires, l’objectif est d’atteindre une réduction de 80% d’ici 2050.
Ces limitations d’émissions de gaz à effet de serre concernent tous les navires de passagers ou de marchandises dès lors qu’ils arrivent ou partent d’un port européen. Cependant, seuls seront concernés les navires de 5000 tjb.
Cette nouvelle réglementation porte sur les émissions de CO2, mais pas seulement. Les émissions de méthane, de protoxyde d’azote et les émissions à quai sont autant d’éléments concernés par ces nouvelles mesures écologiques.
Les porte-conteneurs et les navires de passagers auront par exemple l’obligation d’utiliser l’alimentation électrique à quai (OPS) ou une autre technologie à émissions nulles lorsqu’ils sont amarrés à quai. Cette nouvelle règle s’appliquera d’ici 2030 dans les plus importants ports de l’UE, puis se généralisera dans l’ensemble des ports d’ici 2035. Nous pouvons cependant observer que certaines exemptions sont d’ores et déjà prévues. C’est notamment le cas des navires de classe glace ou qui desservent les petites îles et régions ultrapériphériques.
Des bénéfices concrets et majeurs
Différents organismes se réjouissent d’une telle avancée dont la fédération d’ONG Transport & environnement. Ainsi, Fanny Pointet, responsable du transport maritime, déclare “ C’est une première mondiale pour le transport maritime et cela pourrait inspirer d’autres puissances régionales ou l’Organisation maritime internationale à faire de même. ”
Cette forte volonté va en outre encourager l’innovation et le développement de nouvelles technologies de carburant. De plus, ce mandat harmonisé de l’Union européenne permet à terme une croissance économique importante du secteur maritime associée à un réel effort pour réduire son empreinte carbone. Nous pouvons ainsi envisager des opportunités pour les entreprises qui se lanceront dans la construction à grande échelle de navires bas carbone. Il s’agit d’une avancée concrète qui nous l’espérons sera, à terme, associée à d’autres initiatives visant à moderniser et dynamiser toujours plus le fret maritime.
[1] « Fit for 55 » : un nouveau cycle de politiques européennes pour le climat
[2] FuelEU Maritime initiative: Provisional agreement to decarbonise the maritime sector
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