Le groupe Kuehne+Nagel, l’un des leaders en gestion de supply chain, lance un indicateur permettant de mesurer l’ampleur des troubles rencontrés par le transport international. Ce dernier, nommé disruption indicator, est idéal pour auditer la logistique mondiale et affiner les stratégies de transport de fret.
Mieux évaluer la situation du transport maritime international
C’est au sein de sa plateforme Seaexplorer que le groupe spécialisé en logistique Kuehne+Nagel propose cet indicateur. Cette solution professionnelle permet d’accéder au travers d’une interface unifiée à 63 000 itinéraires internationaux de 3400 navires appartenant à différentes compagnies maritimes. Seaexplorer est donc utilisé pour optimiser l’acheminement des marchandises.
L’ajout de cet indicateur de perturbations permet d’aller plus loin dans l’analyse de données. Elle donne en effet une vision claire et limpide des temps d’attente dans différents ports. Il est alors possible de mesurer finement la performance du secteur du transport maritime à un instant T.
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Le fonctionnement de l’indicateur de perturbations
Concrètement, ce nouvel indicateur donne le temps d’attente cumulé des TEU ou Twenty-foot Equivalent Unit pour les 13 ports les plus importants :
- Vancouver / Seattle
- New York
- Oakland
- Prince Rupert
- Los Angeles/Long Beach
- Savannah
- Hong Kong
- Shanghai / Ningbo
- Rotterdam / Anvers
Les entreprises de transport sont ainsi capables d’adapter leurs trajets et mieux comprendre l’impact de la situation mondiale sur la chaîne logistique.
La congestion actuelle du transport de marchandises
Or, cet outil permet aussi de se rendre compte de l’état actuel du transport de containers. D’après les relevés publiés le 20 janvier, le temps d’attente cumulé des TEU dans ces ports majeurs du commerce mondial s’élève ainsi à près de 11,8 millions de jours, soit un chiffre 10 fois supérieur à un temps d’attente normal.
Pour obtenir ces chiffres, le calcul est assez simple. Un navire de transport possédant une capacité de 10 000 EVP et patientant 14 jours pour réussir à décharger sa cargaison est ainsi équivalent à 140 000 jours d’attente cumulés.
C’est l’Amérique du Nord qui concentre la plus forte congestion soit 80% des 612 porte-conteneurs en mouillage ou en attente dans ces ports mondiaux stratégiques. En effet, alors que 14 navires étaient en attente dans la zone Anvers / Rotterdam lors du dernier relevé, on ne dénombrait pas moins de 90 navires en Californie. Ces temps d’attente occasionnent des retards dans le déchargement des marchandises transportées qui peuvent alors atteindre 3 ou 4 semaines dans cette zone.
Le commerce maritime mondial reste sous tension
Ces attentes viennent s’ajouter à la hausse des taux du fret maritime mondial. Déjà observée l’an dernier, cette dernière se poursuit en 2022. Ainsi, le SCFI ou Shanghai Containerized Freight Index, qui indique le prix comptant pour le fret transporté au départ de Shanghai vers différentes destinations internationales est passé de 1000 points en 2019 à 5000 points en 2022.
De son côté, l’indice CCFI ou Shanghai Shipping Exchange, qui est basé sur les contrats négociés avec des armateurs à court et long terme sur 12 routes commerciales partant de Chine a triplé en un an. De plus, il pourrait encore augmenter de près de 16% en 2022 selon les experts du cabinet de consulting maritime Drewry.
Tous ces éléments démontrent que le transport international restera rendu durant toute l’année 2022. Pour cette raison, il est plus que jamais essentiel d’analyser finement les données disponibles et optimiser sa supply chain pour limiter les risques de perte de performance.
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Sources : FAQ logistique,
