Émergence et évolution de la grande distribution

Le secteur de la grande distribution est un élément incontournable du commerce des biens alimentaires et non alimentaires. Il permet aux consommateurs d’acquérir des produits variés et centralisés dans un seul commerce. Si cela nous semble une évidence aujourd’hui, ce fut à une époque une vraie révolution. Retour sur l’histoire passionnante de la grande distribution.

Aux origines de la grande distribution

Il faut remonter jusqu’au XVIIIe siècle en Europe pour retrouver les germes de ce que deviendra la grande distribution. C’est en effet à cette époque qu’Alexandre Balthazar Laurent Grimod de La Raynière, imagine les concepts de chaînes de magasins et de vente à prix fixé^[1]. Ce n’est pas encore un supermarché, mais la graine est plantée.

Les coopératives de consommation, qui désignent un regroupement de consommateurs achetant des produits en gros, se développent dès 1928 et participent elles aussi à une nouvelle approche de la distribution et la consommation.

Toutefois, il faut attendre le XXe siècle pour que la grande distribution émerge réellement. Plusieurs évènements vont créer petit à petit ce nouveau modèle de consommation. Cela débute par l’ouverture en 1916 du premier magasin en libre-service à Memphis aux États-Unis : Piggly Wiggly.

En 1930, le premier vrai supermarché ouvre ses portes à New York. Il s’agit du King Kullen. Un an plus tard naît Prisunic en France, dont le concept est de proposer un « prix bon marché pour des produits d’usage courant non alimentaires pour l’essentiel, avec de l’épicerie, des confiseries et quelques produits frais ».^[2][3]

La grande distribution : la révolution des années 1950

Après la Seconde Guerre mondiale, les supermarchés vont fleurir en Europe. Ainsi, le premier magasin de ce type va ouvrir en 1948 à Londres, en 1951 en suisse, en 1957 à Bruxelles et 1958 en France !^[4]

En France, le processus s’accélère dès 1963 avec la création de l’hypermarché par Carrefour^[5]. La superficie du magasin est de 2500m2. En 1964, un second hypermarché ouvre ses portes avec une superficie de 10 000 m2 . Pour l’époque, ces magasins de la grande distribution sont énormes. Ils révolutionnent en profondeur les usages et répondent aux attentes de la consommation de masse.  

Vers la fin du XXe siècle, le modèle va commencer à ralentir. Les premiers supermarchés proposaient des prix bas, la suppression des intermédiaires et l’augmentation continue des surfaces de vente, car cela correspondait parfaitement à la croissance des Trente Glorieuses. Mais les consommateurs vont s’en détourner petit à petit. Ainsi, de nouvelles attentes émergent comme une meilleure qualité des produits, l’appétence pour le commerce en ligne ou des biens ayant une valeur symbolique plus élevée.

La numérisation de la distribution

La grande distribution a ainsi redéfini le commerce de proximité en offrant aux consommateurs un choix de produits vaste et accessible au plus grand nombre. Si le modèle rencontre nécessairement des obstacles, il ne cesse d’évoluer pour s’adapter aux nouveaux enjeux de société.

Une nouvelle révolution de la grande distribution se profile, car elle est impactée par de nouveaux défis tels que la numérisation, mais aussi la protection du climat.

Nous pouvons ainsi observer des tendances fortes au sein du secteur :

• Usage de l’IA : Détection automatique des ruptures de stock, contrôle de la fraîcheur des fruits et légumes ou paiement par reconnaissance faciale^[6].
• Automatisation & robotique : Émergence de magasins sans caisse, gestion des stocks par les robots^[7].
• Éco-responsabilité : Augmentation de la transparence de l’origine des produits grâce à la blockchain, réduction du plastique^[8].
• Moyens de paiement : Paiement mobile, paiement sans contact, paiement via cryptomonnaie^[9][10].

Ces tendances vont infuser et modifier en profondeur la manière de vendre et de consommer. De ces innovations et adaptations régulières naîtra certainement une nouvelle forme de la grande distribution voire une nouvelle approche du commerce qui pourrait bien succéder à la grande distribution telle que nous la connaissons aujourd’hui.