Chaque jour, 150 000 dockers dans le monde s’affairent pour assurer le chargement et le déchargement de millions de tonnes de marchandises. Ils sont donc un rouage fondamental du commerce international et un métier peut-être trop méconnu.
Les nombreuses responsabilités du docker
Expert des infrastructures portuaires, le docker est la seule personne habilitée à la logistique maritime à quai. Son savoir-faire est le fruit d’une formation suivie dans un centre de formation en manutention portuaire.
Via cette formation il a pu acquérir des compétences fondamentales telles que l’apprentissage de l’utilisation et de la conduite de nombreux outils, appareils et véhicules. Nous pouvons notamment citer les grues, les portiques et les chariots élévateurs. Il peut alors se prévaloir d’un certificat d’aptitude à la conduite en sécurité de chariots élévateurs (CACES) et peut passer un certificat de qualification professionnelle (CQP) dans le domaine de la manutention portuaire.
Il peut dès lors prendre en charge des tâches importantes du fonctionnement du port :
- L’accorage : Fixer les éléments nécessaires dans les conteneurs pour assurer que la marchandise soit parfaitement sécurisée durant le transport
- Le saisissage : Amarrer la cargaison pour que le conteneur résiste à toutes les contraintes du trajet (pression et tension)
- L’élingage : Lever des charges lourdes en utilisant des cordages spécifiques
- L’empotage et le dépotage : Assurer les opérations de chargement ou déchargement de marchandises dangereuses (liquides inflammables, gaz, poudre, etc.)
L’ensemble de ces opérations de manutention nécessite un professionnalisme à toute épreuve. En effet, le volume des conteneurs qui transitent dans les ports est très important. Les dockers du port du Havre, 1er port français pour le commerce extérieur et le trafic de conteneurs, ont ainsi dû gérer plus de 3 millions de conteneurs en 2021[1].
Le métier de docker : entre contraintes et opportunités
L’organisation du travail d’un docker peut apporter son lot de difficultés. Les horaires décalés l’amènent en effet à travailler de nuit. De plus, ils travaillent six jours par semaine. Ces éléments apportent nécessairement des contraintes à la fois biologiques et familiales.
Par ailleurs, ses compétences doivent être nombreuses pour faire face à toutes ses attributions, nécessaires à l’activité du port. En outre, le travail demande de la force, de la résistance et une grande réactivité.
Cependant, le métier est aussi riche d’opportunités. D’une part, il permet d’acquérir un nombre varié de compétences et d’atteindre des fonctions à responsabilités. Ainsi, un docker peut à terme gérer une équipe ou un hangar. Par ailleurs, le salaire du docker, comprenant des primes de pénibilité, se situe entre 1900 et 4000 euros brut.
Docker ou dockeuse ?
Et les femmes dans tout cela ? Si on entend souvent en France métropolitaine que ce n’est pas un métier de femme, ce n’est pas le cas de tous les pays du monde. En effet, de nombreux ports accueillent des femmes dans leurs équipes. Nous pouvons citer notamment le Port-Autonome de San Pedro en Côte-d’Ivoire[2], le port de Setubal au Portugal[3], mais aussi le grand port de La Réunion[4] en France !
Malgré les déclarations des dockers hexagonaux qui assurent que le métier, exigeant une grande force physique, n’est pas adapté aux femmes, ces dernières s’imposent petit à petit dans l’activité portuaire. C’est une belle illustration de l’évolution positive du transport maritime. Ce dernier n’a donc pas fini de nous surprendre agréablement.
[1] Le Havre Seine Développement, Le port du Havre, 2022
[2] Voie de femme, Port de San Pedro : Blandine Yebarth, profession docker, 2020
[3] Courrier international, Dans le port de Setubal, y a des femmes qui travaillent, 2013
[4] Le Monde, À La Réunion, quand les femmes s’imposent sur les docks, 2021