Allianz Trade a publié son troisième baromètre Global Survey. L’une des informations les plus étonnantes à retenir est le fort optimiste des exportateurs, surtout français, qui sont près de 80% à envisager sereinement l’année 2024. Selon Allianz, les nuages pourraient pourtant s’amonceler sur le commerce mondial. Entre optimisme et réalisme, retour sur les enseignements de l’étude Allianz.
Un optimisme au beau fixe chez les exportateurs
L’étude d’Allianz repose sur l’interrogation de plus de 3000 exportateurs issus de France, d’Italie, d’Allemagne, de Pologne, d’Espagne, du Royaume-Uni, de Chine et des États-Unis.
Si l’ensemble des sondés s’avère confiant, ce sont les Français qui se hissent en tête du podium de l’optimisme avec 84% des personnes interrogées qui s’attendent à une progression de plus de 2% à l’export.
Afin de soutenir cette croissance des exportations, les entreprises hexagonales se reposent sur :
- Le développement de nouveaux produits (22%) ;
- L’investissement dans les marchés où ils sont déjà présents (17%) ;
- L’investissement en France (17%) ;
- La diversification et le ciblage de nouveaux marchés (16%).
S’ils sont conscients de certaines problématiques telles que les tensions régionales dans l’Est de l’Europe et au Moyen-Orient, les Français sont aussi les plus confiants (65%) sur l’impact significatif de l’IA sur la productivité de leur entreprise. Certains secteurs comme le luxe ou le transport ayant alimenté en partie les exportations en 2023, nos chefs d’entreprise sont donc dans l’ensemble très positifs pour 2024, d’autant qu’ils espèrent un “ effet JO ” bénéfique pour les affaires.
Un optimisme tempéré par les experts Allianz Trade
Les experts d’Allianz Trade ne partagent pas cet engouement. En 2023, les entreprises françaises aussi étaient positives. Les exportations n’avaient alors crû que de 1,5% sur l’année…
S’il est vrai qu’une hausse du commerce mondial de 2,4% est attendue en 2024, contre une contraction à -2,9% en 2023, nous sommes encore loin des +5% espérés par certaines entreprises.
Ce sursaut relatif s’explique aisément par l’accumulation de crises. Nous pouvons citer notamment la problématique du canal de Suez, la Guerre en Ukraine, le conflit au Moyen-Orient, les tensions entre la Chine ou les États-Unis, mais aussi certaines élections à haut risque comme la présidentielle américaine.
Ce contexte défavorable fait naître un ensemble de risques bien identifiés par les professionnels du commerce international. Selon le retour des exportateurs français dans le cadre du baromètre Global Survey 2024, les risques majeurs sont les suivants :
- Risque protectionniste (73%) ;
- Rupture des Supplies Chains (50%) ;
- Non-paiement et difficultés de financement (48%).
S’ajoutent à ces risques déjà importants, les problématiques liées aux transports, au coût de l’énergie ou bien encore aux questions de réglementations et de normes RSE.
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Les conséquences attendues sur le commerce mondial
Tous ces facteurs ont bien entendu un impact sur le commerce et les entreprises exportatrices. Elles sont par exemple 53% à envisager une reconfiguration de leur chaîne d’approvisionnement. Les tensions sur le commerce international encouragent de nombreux pays à échanger avec des pays proches ou frontaliers dans le cadre d’une sorte de globalisation choisie.
Nombreuses sont aussi les entreprises songeant à délocaliser ou relocaliser les Supplies Chains, à améliorer leurs capacités en Risk Management et à augmenter la diligence raisonnable sur leurs fournisseurs en matière d’ESG.
Si les entreprises essaient donc de déployer des stratégies pertinentes pour minimiser le risque, le commerce mondial a fort heureusement encore de beaux jours devant lui. Ainsi, si 11% des entreprises prévoient de diminuer leur présence en Chine, elles sont tout de même 30% à penser l’augmenter. Ajoutons à cela, la volonté de nombre de décideurs de procéder à une diversification pour renforcer la résilience des chaînes d’approvisionnement.
En conclusion, nous pourrions estimer que les tensions et risques pourraient bien amener une seconde étape de la mondialisation, intégrant un nombre croissant de marchés et de pays producteurs. Une idée qui nous laisse sur une note positive comme plus de 80% des exportateurs français !
Source : Allianz Trade